Corey Savard, étudiant en journalisme : « Il faut être prêt à savoir tout faire »

 

Les médias cherchent aujourd’hui des solutions pour innover et s’adapter à la société de l’information qui ne cesse d’évoluer. Une de ces fameuses solutions se trouvent certainement dans la formation que l’on offre aux futurs journalistes. La production d’information aujourd’hui demande d’être multitâche et c’est dès à présent qu’il faut donner aux étudiants tous les enseignements indispensables.

Il semblait important dans un dossier sur les formations journalistiques en Amérique du Nord de donner la parole aux étudiants. Horizons Médiatiques s’est donc entretenu avec Corey Savard, étudiant en journalisme en 3e année à l’Université de Toronto-Scarborough

Camille André Poyaud /Horizons Médiatiques: Combien d’années d’études sont nécessaires pour devenir un journaliste au Canada ? Quel est le parcours traditionnel ?

Corey Savard : Il faut entre 2 et 4 ans, après avoir validé soit un diplôme d’études universitaires soit un diplôme en journalisme ou Anglais.

H.M : Comment êtes-vous préparés pour passer des études au monde professionnel ?

Corey : Généralement les étudiants travaillent pendant leurs études chez certains journaux. J’ai moi-même déjà travaillé pour plusieurs titres.

H.M : Avez-vous des stages obligatoires ?

Corey : Afin de recevoir mon diplôme du College Centennial, je dois faire 3 mois de stage dans le média de mon choix.

H.M : Comment sont répartis les cours théoriques et les cours pratiques ?

Corey : Tous les cours théoriques sont concentrés sur les deux premières années de UTSC, les cours pratiques sont ensuite enseignés pendant la 3e et 4e année au College Centennial.

H.M : L’université de Toronto est-elle une université réputée pour ses études de journalisme ?

Corey : Ce programme n’est pas aussi connu que celui de Ryerson (NDLR Une autre université de Toronto) mais l’Université de Toronto est très sélective et n’accueille que 30 étudiants par promotion alors que Ryerson en accepte plus de 100.

H.M : Comment le programme d’étude de Toronto gère les nouvelles pratiques journalistiques ?

Corey : Nos professeurs nous rappellent sans cesse combien c’est crucial d’avoir des éléments sociaux ou plurimédias dans chacune de nos publications. Ils nous poussent aussi à utiliser chaque jour Facebook, Twitter et nos blogs.

H.M : Quels sont les nouveaux outils qui vous sont enseignés ?

Corey : Nous apprenons à utiliser les équipements vidéo et radio, tout ce qui est infographie avec la suite Adobe et les plateformes de blog comme WordPress.

H.M : Qu’est ce que tu penses du futur du journalisme avec les nouvelles technologies ?

Corey : Je pense que bientôt tout sera exclusivement en ligne à part pour les magazines qui génèrent encore de l’argent. Je pense également que les tablettes seront les principales sources d’informations avant même les ordinateurs.

H.M : De nos jours qu’est ce qu’il est important d’enseigner aux étudiants en journalisme ?

Corey : De réellement savoir utiliser internet !

H.M : Quelles sont les qualifications nécessaires à un journaliste aujourd’hui ?

Corey : D’être multitâche, d’avoir de l’expérience en design, en mise en page, d’avoir un portfolio conséquent, de savoir utiliser les équipements audio et vidéo, d’avoir des qualités d’intervieweur… D’être prêt à savoir tout faire en fait.

H.M : Quel spécialisation voudrais-tu choisir pour plus tard ?

Corey : Je voudrais devenir journaliste dans le domaine de la musique ou reporter sportif. Plutôt en presse magazine, car c’est là qu’il y a de bons budgets.

H.M : Est-il facile de trouver un emploi dans les médias à la sortie des études au Canada ?

Corey : Il y a peu d’offres d’emploi dans les grandes villes pour les diplômés, généralement ils bougent dans les plus petites villes pour faire du local. En revanche il a beaucoup d’offres pour les magazines économiques et les webzines.

H.M : Peux-tu m’en dire un peu plus sur la situation des médias au Canada ?

Corey : Les journaux papiers sont en train de disparaître, mais la presse magazine est encore très populaire. Les plus gros titres sont le McLean’s qui est très populaire (l’équivalent du Time canadien), le Globe and Mail (le plus grand quotidien), le Toronto Star et CBC qui a une très bonne stratégie digitale. La plus grosse radio est 680News qui a des millions d’auditeurs chaque jour.

Propos recueillis pas Camille André Poyaud