Scrollitelling, la nouvelle mode journalistique

 

Le “scrollitelling” fait son apparition sur la toile depuis quelque temps et porte la promesse d’une évolution des pratiques journalistiques. Des médias aux outils utilisés, on fait le point avec son utilisation directe sur Scrollkit* 

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“Scrollitelling” – dérivé de « storytelling ». Formé des mots anglais scroll (rouleau) et de tell (dire) : dire et raconter en glissant, déroulant. Les nouvelles technologies et l’invasion des tablettes, grands écrans, smartphones ont changé les manières de consommer l’information – le constat ne date pas d’hier. L’utilisateur fait ce geste fluide, sur son écran avec son doigt. Ce nouveau comportement est devenu un réflexe sur les supports digitaux. Mais si ce constat est évident, son utilisation et son impact sur la manière de produire l’information et de la donner au monde ne sont pas anodins. Scroller, voilà la nouvelle tendance à exploiter pour les médias inventifs, en perpétuelle quête de nouvelle forme journalistique. L’architecture se déplace vers des histoires qui s’animent sous nos yeux. Le journalisme a encore beaucoup de choses à raconter.

Les médias et le scrollitelling
The Guardian, que l’on connait friand des nouvelles pratiques journalistiques, a évidemment testé ces histoires à dérouler. England VS. Australia : bataille parmi « les plus longues, les plus dures et captivantes du monde » ouvre le scrollitelling du Guardian. Et pour satisfaire à cette histoire qui se dit riche et captivante, le Guardian a décidé de la mettre en image, en mot et… en scrollitelling. L’attraction est bien plus plaisante qu’un papier statique sur une page web. Et le Guardian l’a compris. Mais il n’est pas le seul. En France, La Voix Du Nord ou Le Midi Libre ce sont par exemple attelé à faire ses scrollitelling.

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Privilégier les longs formats
Mais si le format est attirant et séduit par son design à la pointe de la technologie, il est aussi une évolution à contresens du format court que l’Internet et les journalistes ont adopté en grande partie – le fameux « fold » à remplir efficacement. Quand l’heure est au petit format, pour lire vite, tout, tout de suite, les scrollitellings remettent au goût du jour les plus longs articles. Mais il faut nuancer. D’après une étude de Farhad Manjoo, journaliste pour le Wall Street Journal, sur 100 lecteurs ouvrant une page d’article sur Slate, près de la moitié ne scrolleront pas.

This is a histogram showing how far people scroll through Slate

Les histoires données en exemple ci-dessus s’organisent parfois en plusieurs chapitres et en plusieurs rubriques pour permettre au lecteur de s’orienter dans ce rouleau. Le scrollitelling, par son attractivité à la mode des nouvelles formes de consommation, permet de s’étendre un peu plus et de donner envie au lecteur de lire plus de quelques paragraphes. Du moins, il essaye.

Capture d’écran 2014-03-03 à 21.06.51

Les outils
Beaucoup connaissent le fameux Scrollkit, premier dans cette ascendance du scrollitelling et qui est présentement utilisé ici. Mais d’autres outils sont disponibles et à différents niveaux de compétences.

SHORTLAND. Sur le même principe que Scrollkit, Shorthand permet de créer rapidement des scrollitelling. La différence ? Le design de Shorthand est beaucoup plus fluide, répond mieux au design responsive et est plus modulable. Son reproche ? Il est payant! Contrairement à Scrollkit.

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CREATAVIST. Les récits multimédias de Creatavist sont dotés d’un plus grand choix d’organisation.Le site vient à ce titre de la version publique américaine de The Atavist, pour la publication des fictions. Le niveau est par ailleurs un peu plus avancé, car les effets de transitions peuvent être codés pour une plus grande liberté.

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RACONTR. Le dernier de la bande n’est pas encore officiellement sorti, mais beaucoup de journalistes l’attendent déjà. Ceux qui étaient familiers avec Djehouti ne seront pas perdus puisque c’est sa version 2. Son principal atout étant sans doute sa liaison entre le scroll, la souris et le temps qui passe pour ces timelines fluides.

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S’adaptant à la fois au mode de consommation et aux technologies utilisées, le scrollitelling joue sur cette lutte contre « l’ennui des médias ancestraux » pour reprendre Elite Daily. Un pari qui reste encore en suspend, attendant de voir si les histoires déroulantes seront bel et bien utilisées en plus grand nombre.

Article rédigé par Lisa Burek 

*Pour une meilleure approche du sujet, je vous propose de vous rendre sur son application directe : j’ai réalisé un scrollitelling à cette adresse :http://www.scrollkit.com/s/5bVSS1A/ , n’hésitez pas à l’utiliser également sur vos tablettes ou smartphones.